Le cerveau, premier touché par le manque d'oxygène
Parce qu’il est le plus gros consommateur d’oxygène de l’organisme, le cerveau est le premier touché par l'hypoxie (au total, 20% de l’oxygène du corps entier est dédié au cerveau).
"A 2000 mètres, on fait déjà des fautes de calcul. A 5000 mètres, le raisonnement perd sa logique et la coordination s’altère. A 8000 mètres, les moments de conscience se font rares et l’équilibre devient très précaire".
Ces troubles relèvent d’un dysfonctionnement de zones cérébrales sensibles à l’hypoxie : l’hippocampe qui est le siège de la mémoire spatiale, de l'orientation, du sommeil paradoxal, et le cortex préfrontal qui régule l'humeur et le comportement.
Les symptômes arrivent "sans faire de bruit"
Xavier Feuillée, entraîneur physique de Peugeot Sport et notamment Stéphane Peterhansel (pilote plusieurs fois vainqueur du Dakar) a préparé ses équipes avec Trekalti :
" Les comportements des pilotes ont immédiatement été modifiés par l’altitude. A partir de 4000 m simulés, on a mesuré jusqu’à -50% de déperdition au plan cognitif. Les pilotes les plus entraînés n’étant pas toujours ceux qui réagissaient le mieux.
A la fin du programme d’acclimatation, ils avaient tous amélioré leur capacité de réponse à l’hypoxie : meilleur jugement, meilleur équilibre, meilleurs réflexes...
Ce que j’ai constaté aussi grâce à la simulation d’altitude, c’est que la perte des capacités cognitives arrive insidieusement, sans qu’on s’en rende compte, ça peut être très dangereux.
Le manque d’oxygène induit un état euphorique qui masque l’altération des fonctions mentales. Le fait de se pré-acclimater permet de tester ses propres réactions, repérer les premiers signaux d’alerte et finalement, d’être plus en sécurité."
Des dommages cérébraux irréversibles dans la "zone de la mort"
7500 m est cette limite en haute montagne dans laquelle aucun homme ne peut survivre plus de 24 heures. L’alpiniste Messner a été le premier à la nommer " zone de la mort ".
"À 6 000 mètres, lacer ses chaussures devient un acte difficile. À 7 000 mètres, le risque d’oedème est massif. À 8 000 mètres, lever son pied pour effectuer un pas est quasiment impossible. La seule chose qui surnage, c’est la volonté. On ne tient que par elle."
Extraits du livre "Vouloir toucher les étoiles" de Mike Horn.